Dates clés

1827 – 1830

Affligé du sort lamentable des aliénés dans son département, Monseigneur de la ROMAGERE prend conscience de la nécessité d’œuvrer pour une protection de ces personnes. Connaissant l’œuvre merveilleuse des Frères Saint Jean de Dieu en direction de ces malades abandonnés par la société, il leur offrit de louer une partie des bâtiments dont il est propriétaire à St Aubin (près de Plédéliac) pour y installer un hospice d'aliénés. Il se met en relation avec eux en 1827.

Le Père DE MAGALLON répond à cette initiative et parcourt le Diocèse quêtant pour les déshérités. En avril 1830, les locaux s’avèrent vacants et sont mis à disposition des Frères Saint Jean de Dieu. Les premiers malades accueillis viennent des Côtes d’Armor, du Morbihan et de quelques villes d’Ille et Vilaine. Très vite, les besoins d’extension se font sentir. L’Ordre Religieux n’ayant pas la possibilité d’acquérir les terrains avoisinants, la nécessité d’un autre lieu d’accueil s’impose. Le 29 juin 1835, l’acte de vente du site actuel de Léhon est signé.

1836 - Jusqu’à la première guerre mondiale

Cette période voit se réaliser concrètement les premiers projets architecturaux (pose de la première pierre : le 21 décembre 1836). Les besoins en subsistance de l’ensemble de la population, tant soignée que soignante, nécessite la mise en place d’approvisionnements issus de la ferme de l’hôpital. La pose de la première pierre de la chapelle a lieu le 30 mai 1856. Les travaux de construction dureront 10 ans.

Architecte : M. HAWKE Eugène

1935 - 1945

L’hôpital est occupé de juin 1940 à la libération en août 1944. Aux résidents de l’hôpital s’ajoutent une compagnie de soldats allemands et dans les temps précédant la libération, 226 malades de l’hôpital de Pontorson dus à l’avancée des troupes alliées.

Les années 1950

Cette première décennie des trente glorieuses voit le départ de travaux d’agrandissement des locaux de l’asile Saint Jean de Dieu pour faire face à l’afflux de patients. Certaines unités regroupent de 100 à 200 malades.

Le personnel est partagé entre les gardiens, le personnel des services techniques et de l’exploitation agricole. Les trois premiers candidats présentés par l'hôpital au concours d'infirmiers psychiatrique furent reçus le 12 octobre 1953. Les fonctions d’encadrement sont assurées par la communauté religieuse et un médecin chef.

L’exploitation agricole, très importante dans de nombreux hôpitaux psychiatriques, devient peu à peu une ferme modèle qui permet à la fois de donner une activité aux patients et de participer à la réinsertion d’une population en majeure partie agricole.

1960 - 1970

Procédant de la volonté de promouvoir une "psychiatrie communautaire" offrant des services adaptés aux besoins, la sectorisation se traduit par la création d’équipes de soignants et d’unités de soins décloisonnées, placées au plus près des populations.

La circulaire du 15 mars 1960 est le premier document officiel qui pose les bases de la sectorisation psychiatrique. A ce jour, ce sont deux pôles de psychiatrie générale et un pôle de psychiatrie infanto juvénile.

1972

En 1972, le Centre Hospitalier Saint Jean de Dieu, qui n’accueille jusque-là que des hommes, devient mixte. Installation de la Communauté des soeurs hospitalières du Sacré Coeur de Jésus.

1975 - Nomination du premier Directeur Laïc

L’application de la Loi du 30 juin 1838 prévoit la création, dans chaque département, d’un établissement public spécialement destiné à recevoir et soigner les aliénés. A défaut d’un établissement public, une convention doit être passée avec un établissement privé. C’est ce qui s’est fait en 1975, date qui officialise la participation au service public hospitalier dans le domaine de la santé mentale du Centre Hospitalier Saint Jean de Dieu.

1970 - 1990

L’humanisation de l’hôpital

Durant les années 1970, de nombreux travaux d’humanisation de l’établissement permettent peu à peu :

  • De transformer les services de 50 à 180 patients en petites unités de 15 à 30 lits,
  • De créer des chambres de 2 à 3 lits en lieu et place des grands dortoirs.

De 12 services en 1961, on passe à 23 en 1980.

Dans le même temps :

La population hospitalière diminue:

  • 1 153 patients en 1961
  • 1 148 patients en 1970
  • 654 patients en 1980
  • 670 patients en 1990

Les lieux et types d’hospitalisation se diversifient.

L’hôpital psychiatrique et les soins aux malades se sont profondément modifiés depuis la création de l’institution jusqu’à nos jours.

De nouvelles thérapies se sont développées dans le sein même de la cité, vers une prise en charge extra-hospitalière

L’évolution des techniques et des soins favorise la diminution des admissions.

Le nombre de maladies n’a pas varié ces dernières années. En revanche, les perspectives de vie des patients ont été considérablement améliorées par un suivi médical en ambulatoire, mais aussi par une prise en charge selon des modalités plus souples.

1990 à nos jours

La Loi du 27 juin 1990 élargit considérablement le droit de la personne en régissant d’une façon très stricte les hospitalisations sans consentement. Cette Loi confirme le bien fondé de la sectorisation et fait le point sur les principes essentiels. Elle rappelle que le libre choix des personnes s’adressant aux équipes de santé mentale est un principe fondamental. Elle réaffirme la nécessité d’offrir des services au plus près de la population. Elle insiste sur le principe de continuité et de coordination des diverses prestations offertes. Elle demande de prévenir les effets indésirables produits par le système de soins et notamment la perte d’autonomie. Elle permet de pallier aux conséquences des problèmes de santé mentale sur la vie des personnes et de leur entourage, de participer à l’insertion sociale des personnes malades.

La Loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé complète le dispositif avec trois orientations :

  • La démocratisation sanitaire,
  • La qualité du système de santé,
  • La réparation des conséquences des risques sanitaires.

La Loi du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge réforme la loi de 1990.

Ce qui ne change pas:

  • Les soins libres demeurent la règle,
  • Il subsiste deux procédures de contrainte distinctes : à la demande d’un tiers ou sur décision du préfet,
  • Les dispositifs d’urgence sont maintenus.

Ce qui change :

  • L’extension de la contrainte aux soins ambulatoires : le programme de soins,
  • Le contrôle systématique par le juge des libertés et de la détention des hospitalisations complètes (SDT - SDRE*) au bout de 15 jours puis, au plus tard, au bout de 6 mois,
  • La mise en place d’un collège (psychiatres - représentant de l’équipe pluridisciplinaire) amené à donner un avis pour les patients relevant de dispositions particulières en cas de modifications de leur prise en charge et à procéder à une évaluation approfondie lorsque la durée des soins excède une période continue d’un an pour les patients en SDT et SDRE.*
  • Le renforcement des droits des patients (information accrue sur les droits et voies de recours, sorties de courte durée facilitées).

* SDT : Soins à la Demande d’un Tiers - SDRE : Soins sur Décision du Représentant de l’État